8M22 – Une journée de lutte à Santiago du Chili

-“No es no!, no es no! Qué parte no entendiste?  La N o la O?!

– “Non, non, non c’est non! C’est quoi que tu n’as pas compris? Le N où le O?!”

Au Chili, pour le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes et des diversités de genre, on a pu voir des armées de pancartes, de banderoles, de chants, mais aussi de performances militantes : chorégraphies, batucadas et chorales. Toute forme d’expression afin d’exprimer leur colère et de dénoncer les fréquentes violences subies, dans un contexte international très tendu et exacerbé en Amérique du Sud par l’affaire médiatisée du viol d’une jeune femme de 20 ans par un groupe de 6 personnes de sexe masculin, âgés de 20 à 24 ans, à Palermo en Argentine.

Nombreuses ont été les activités organisées par la Coordinatrice Féministe 8M (CF8M) ainsi que par des mouvements de lutte des femmes dans le pays. Dès 8h30 des milliers de femmes sont descendues dans les rues lors d’une nouvelle journée de mobilisation à Santiago, capitale du pays, comme dans d’autres grandes villes, du nord au sud, comme Arica, Antofagasta, La Serena, Rancagua, etc.

” Polvo de Gallina Negra, mal de ojo y otras recetas feministas”

À cette occasion le Collectif féministe mexicain “Polvo de Gallina Negra, mal de ojo y otras recetas feministas” a organisé l’atelier “El tendedero” (l’étendoir) qui consiste à élaborer des cartes avec des textes qui expriment les différentes problématiques auxquelles les femmes se retrouvent confrontées. Ces textes sont ensuite transférés sur un grand étendoir installé au Centre National d’Art Contemporain, où le collectif fait actuellement une exposition sur le sujet.

Femme qui participe à l’atelier.

Pour être une femme, avez-vous déjà été victime d’une violence physique, émotionnelle où professionnelle? Racontez-nous. “On m’a fait sentir vulnérable pour ma façon de m’habiller, de penser, mon opinion n’avait pas de valeur”.

Pour être une femme, avez-vous déjà été victime d’une violence physique, émotionnelle où professionnelle? Racontez-nous. “Quand je jouais au lycée, on me disait toujours que le foot était que pour les hommes, mais j’ai continué à le pratiquer car ça me tenait à coeur, jusqu’à ce jour. Ce n’est pas parce que c’est un sport brusque que c’est que pour les hommes”.

Avez-vous fait quelque chose ou aimeriez faire quelque chose pour vous défendre des situations machistes? “Je suis allée rencontrer d’autres femmes et avec elles j’ai compris qu’ensemble nous sommes plus fortes, que je n’étais pas la seule victime”.

Toutes, unifiont nos pouvoirs dans les rues

D’autre part, le Centre d’Art Alameda situé à une centaine de mètres du lieu de rendez-vous sur la Place de la Dignité, a organisé plusieurs activités : un concert avec des chanteuses connues du milieu comme Camila Moreno, Rubio, Catana, Mariana Montenegro, Mc Millaray, Ruzica Flores et Peluqueria records. Les militantes ont participé à l’inauguration d’une grande fresque sur la façade du bâtiment de 70m2 avec les nombreuses artistes du Collectif Graffitodas, des artistes urbaines féministes. Sur la peinture, on peut distinguer des personnes importantes dans la lutte féministe: Gladys Marin, Fabiola Campillai, Ana Gonzalez, Nicole Saaverdra, Hija de perra, Anna Cook, Macarena valdes,  Joane Florvil et d’autres protagonistes.

Le Collectif “Ojo Nitido” a présenté son ouvre “Femme Racine”; image d’une femme combattante au visage couvert, en hommage aux nombreuses victimes de traumatismes oculaires suite à la répression.

@graffitodas_cl @centroartealameda

Des messages de soutien aux femmes. “Attention, le machisme tue”.  @graffitodas_cl

 

16h30 lors du concert, le scénario est à l’étage, sur la gauche. @coordinadorafeminista8m @frentemusicalconvative

“Javi: soeur, je suis allée porter plainte et ils ne m’ont pas aidé, je me suis fait taper de nouveau”. 

“Nous ne reviendrons plus jamais à la clandestinité” Place de la Dignité. Brigada Lumi Videla Moya.    

Vivantes et libres

Les organisatrices de CityLabGlobal en collaboration avec le Centre Gabriela Mistral ont invité de nombreuses artistes pour approfondir le sujet : des fresques, des collages, de la laine feutrée. On peut remarquer le fait que les supports utilisés ceux sont des panneaux électoraux,

@

@lanegramariaoficial

@la.betonera

@frandalecolor

@inhalodany

@camilajofre.art

” Maman, je sais que tu as eu peur, qu’il ne t’a pas aimé comme tu le méritais, j’ai vu comment il te faisait mal, je te sentais, nous avons été ensemble, toujours”.@_mical 

” Libre” @canvasyoliva

@mak.alvarez

” Je suis libre de faire ce que je veux” @conka.collage

@clau_collage

” Courageuse” @clau_collage

Place de la Dignité- Alameda

Femmes en lutte

“¡Y CÓMO, Y CÓMO, Y CÓMO ES LA WEA, NOS MATAN Y NOS VIOLAN Y NADIE HACE NADA!”

C’est comment, on nous tue, on nous viole et personne ne fait rien?

“Villa Francia – Luisa Toledo Présente!”

“Pour des endroits libres des harceleurs, Féministes présentes”

“Pour un 8 mars combattant, des luttes des classes” Place de la Dignité.

“Arrêtez! Nous voulons grandir et vivre en sécurité”. Mère et sa fille de 9ans. Place de la Dignité.

Place de la dignité – 18 heures.

“Féminisme communautaire c’est la révolution pour ce monde”

“Constitution politique féministe, édition 8 mars”   

“Non à l’impunité: Frida Lashman Mellado, Laura Diaz Maldonado, Jenny Barra Rosales”. 

“Que la femme te sauve Marie, plein de malheur que tu en a et dieu n’est pas avec toi”







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