Samedi 13 juin dernier une nouvelle mobilisation s’est tenue à Montpellier contre le racisme et la violence policière, dans le cadre des mouvements #blacklivesmatter – qui prend aujourd’hui une envergure mondiale avec des rassemblements solidaires tout autour du globe – et Justice pour Adama Traoré, qui a sonné le début de la mobilisation en France.
Un dispositif policier extrêmement discret a impassiblement laissé un cortège de plusieurs centaines de personnes manifester dans le centre-ville et autour, celui-ci se rendant jusqu’au commissariat central où les manifestants ont scandé le mot “Assassins !” L’utilisation répressive croissante de la police par les pouvoirs politiques, en sus de ses missions quotidiennes de sécurisation ou d’investigation, oppose de manière toujours plus large l’institution à la population. La veille, une cinquantaine de policiers montpelliérains ont manifesté et jeté leurs menottes au sol, tandis que samedi soir des policiers en colère se rendaient sous l’arc de triomphe à Paris.
Pris au dépourvu par l’ampleur du soutien aux mobilisations qui viennent mettre le doigt sur les dérives couvertes ou tolérées au sein de la police, le ministre de l’intérieur C. Castaner a annoncé en début de semaine dernière la fin de la clé d’étranglement lors des interpellations, avant de rétropédaler face aux syndicats policiers et d’annoncer un remplacement de la technique par un autre type de “prise par le cou, sous certaines conditions“. Très comparable à lorsque l’on a annoncé angéliquement la fin des grenades GLI-F4 (arrivées en fin de stock), pour les remplacer en douce par des GM2L, de puissance quasi-semblable…
Reste à voir combien de temps le gouvernement va pouvoir tenir ce petit jeu d’équilibriste, face à des fonctionnaires de police que le ras-le-bol pousse eux aussi à la mobilisation, et à un mouvement social qui risque bien de renaître massivement de ses cendres.
Reportage vidéo : R. Parreira
Reportage photo : Photocratie
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