Complotisme – l’effondrement de leurs idoles

“Le pré d’à côté” est la rubrique des invité·es de la Mule. Aujourd’hui, une analyse et debunkage scientifique de la désinformation au Covid-19 en France. Cette enquête est signée Alexander Samuel, enseignant, Docteur en Biologie Moléculaire et lanceur d’alerte sur le gaz lacrymogène CS.

À tous les camarades qui luttent de longue date et qui voient, consternés, leurs idoles s’effondrer…À tous ceux qui se demandent si l’on pourra encore avoir une crédibilité après ça… Ne baissons pas les bras, analysons, comprenons, réagissons et allons de l’avant !

Le Constat

Laurent Mucchielli était une référence dans le domaine du maintien de l’ordre. Beaucoup ne pourront plus le lire sans se dire “mais s’il en est arrivé là sur la crise sanitaire, est-ce que le reste de son travail est tout aussi bancal ? Dois-je encore me référer à ses travaux passés ?”. Même remarque dans tant d’autres domaines pour Giorgio Agamben, Barbara Stiegler, Monique Pinçont-Charlot… De nombreux penseurs semblent errer totalement dans un univers parallèle, celui d’un imaginaire paranoïaque qu’ils se sont construits.

Sont-ils pour autant totalement incompétents ? Peut-être que les mécanismes qui amènent à leur construction mentale ne sont pas défaillants, ils sont parvenus à leurs conclusions totalement dénouées du réel en construisant leur pensée à partir de leur perception du monde, le processus n’est peut-être pas en cause. L’origine de ces dérives est-elle externe ? Je renvoie à cet excellent contenu d’Hygiène Mentale pour approfondir cette idée ici.

Durant la pandémie, un complotisme débridé mêlant Qanons, sectes et extrême-droite s’est développé et a réussi à prendre prise dans le monde militant. Il faut se rendre à l’évidence, les mobilisations de l’été dernier étaient principalement initiées par ces structures. On y voyait des Florian Philippot marcher fièrement aux côtés de Francis Lalanne ou Martine Wonner, sur une musique de fond de HK… Elles sont d’ailleurs toujours actives, et prennent des formes de plus en plus subtiles, originales, au sein des réseaux sociaux, à l’instar de la Rose blanche, tant visible dans les manifestations et sur de nombreux stickers. Les éléments communs sont une forme de relativisme permettant de commodément minimiser la Shoah.

Tissant des liens avec l’extrême droite, des formes de dérives sectaires new-age se développent, attirant les personnes les plus enclines à rejeter la société de consommation dans ses filets désociabilisants. En effet, ces groupes se pensent plus intelligents que le reste de la population, ils se sentent parfois éveillés, prêts à devenir des « êtres souverains » (One Nation) sans papiers d’identité, sans comptes à rendre à la société, en-dehors…

À côté de ce complotisme extrême, un autre mouvement s’est structuré, se positionnant comme “moins complotiste” donc moins critiquable, se plaignant même d’être rangé dans la catégorie des complotistes à tort, comme s’il était crédible. Pourtant, son narratif relève d’une paranoïa extrême autour des thématiques Foucaldiennes, citant allègrement 1984 ou Le meilleur des mondes comme référence, s’inquiétant du contrôle généralisé de la population …. sur Twitter, Vk, Facebook, Youtube, smartphone à la main. Il ne faut pas balayer d’un revers de main les thématiques des libertés individuelles, mais elles ne deviennent parfois qu’un prétexte dans une construction fantasmée du monde.

Les Origines

Qu’est-ce qui a dévié ? On ne pourra pas trancher, dire qu’il y a très certainement une origine externe ou une origine interne aux dérives des uns et des autres. C’est sans doute un mélange, une convergence de plusieurs éléments qui provoque de tels errements. Mais décrivons grossièrement ce narratif fallacieux en cherchant à y pointer les éléments déclencheurs. Comme ce n’est pas strictement ma pensée, il est possible que je déforme quelque peu la structure, que je simplifie, que je modifie le sens que chacun y met. Mais la construction que je vais présenter – et critiquer – ne me semble pas être un total homme de paille, c’est un narratif que je lis fréquemment sous diverses formes dans les médias les plus déviants.

Le narratif complotiste

Le virus fabriqué en laboratoire ferait partie d’une “plandémie” mondiale, organisée par les élites, dans le but de réduire la population mondiale.

Ce narratif s’alimente du débat sur l’origine du virus, et cite souvent un prix Nobel très problématique, Luc Montagnier (https://www.youtube.com/watch?v=UPMKUNFkYGY), doublé de Brice Perrier (co-auteur de Maffesoli, également très problématique.) Explications en cliquant sur ce lien Twitter :

En effet, il est nécessaire d’affirmer que le virus est de fabrication humaine pour développer une histoire à dormir debout sur une extermination massive de la population par les « élites ». Il ne faut pas pour autant disqualifier une hypothèse d’une origine accidentelle du virus, mais pour le moment, les éléments scientifiques dont nous disposons tendent à indiquer qu’il s’agirait plutôt d’une zoonose.

Sources et détails en cliquant ici :

Lorsque les traitements sont apparus, la plandémie aurait été contrée, c’est pour cette raison qu’ils ont été interdits.

De nombreux charlatans ont profité de la confusion pour mettre en avant des traitements, souvent en truquant des études scientifiques. Hydroxychloroquine, Ivermectine, Colchicine, Vitamine D, Zinc... Ces traitements ont mobilisé tant de temps inutilement gâché. Alors le gouvernement aurait tenté d’assassiner la population au Rivotril… Là, il s’agit encore d’une confusion avec le concept de soins palliatifs, c’est-à-dire d’alléger les souffrances d’une personne proche de la mort.

Le virus n’était en fait pas du tout meurtrier, il n’a atteint que les plus faibles. C’était un échec de la plandémie. Les mesures sanitaires ont été imposées pour nous contrôler malgré cet échec.

Ce narratif s’appuie sur les fausses informations de Christian Perronne sur la PCR notamment. Des personnes comme Laurent Toubiana ou Jean-François Toussaint sont souvent invoquées pour minimiser la pandémie, et dans une moindre mesure, le fameux Pierre Chaillot de “Décoder l’éco”.

Les vaccins permettent le génocide tant attendu qui aurait échoué dans la plandémie. Les mesures visant à le rendre obligatoire permettent d’imposer ce génocide.

Ici le narratif s’alimente d’Alexandra Henrion-Caude, Louis Fouché, Christian Vélot. Tous leurs narratifs ne tiennent pas la route et ne sont pas du domaine scientifique. Ils vont employer leur statut de scientifiques (pourtant rejetés, marginalisés et notoirement incompétents selon leurs pairs) pour impressionner une population cherchant à alimenter son histoire de génocide… Bien que leurs fausses affirmations aient fait l’objet de nombreux articles de « debunking », qu’on les ait pris de nombreuses fois à raconter n’importe quoi, ils parviennent à maintenir sous emprise une partie de leur public, motivé principalement par des idéaux politiques (Civitas et la Manif pour tous chez Alexandra Henrion-Caude : https://twitter.com/AlexSamTG/status/1350809184095391744, Europe Ecologie Les Verts pour Vélot : https://spark.adobe.com/page/wda16nw31pgqk/ ou encore des partis d’extrême droite pour Louis Fouché ).

Pour se rassurer sur les vaccins, de nombreuses fausses informations sont analysées et traitées ici. Il ne faut jamais oublier que cette histoire délirante ne prend pas son origine seulement en France, et que des désinformateurs sont à l’œuvre partout dans le monde. Très peu d’acteurs sont en réalité à l’origine des fausses informations comme l’a montré le Center for Countering Digital Hate.

L’ensemble de ces fausses informations est propagé par des personnes souhaitant alimenter leur histoire, leur lecture fallacieuse du monde. C’est le principal moteur de leur diffusion, mais il s’agit d’un élément de radicalisation extrême qui peut entraîner des actes violents ou dangereux, à l’instar de ce que font les Qanon aux Etats-Unis.

Le narratif fallacieux

On ne sait pas trop d’où vient ce virus (laboratoire ? zoonose ?) mais il va s’atténuer dans le temps, comme tous les virus.

La source de cette fausse information est Didier Raoult principalement. Or les mutations n’atténuent pas nécessairement la gravité de l’infection. On retrouve Jean-François Toussaint très actif sur le sujet également. Cherchant à minimiser l’impact du virus et à nier les effets des mesures de confinement ou de vaccination, il est évident qu’il est un élément nécessaire à un discours contestataire souhaitant accuser le gouvernement d’avoir « surréagi », voire pire…

La réaction des gouvernements était largement exagérée (par peur ? par opportunité ?) et a permis de faire passer des lois liberticides que nous n’aurions jamais dû accepter (il suffit de protéger les plus fragiles, inutile d’imposer le masque en extérieur, aux enfants).

Ce discours fallacieux a été tenu par Didier Raoult, et est souvent repris par Barbara Stiegler, inspirée par Giorgio Agamben, citant Horton et son concept de “syndémie”. En effet, bien qu’il existe des facteurs de risque, tout le monde n’ayant donc pas le même risque de mourir en cas d’infection, il n’en reste pas moins que personne n’est totalement à l’abri non plus.

https://twitter.com/AlexSamTG/status/1429814847806521347

https://twitter.com/AlexSamTG/status/1440239041685831684

https://twitter.com/AlexSamTG/status/1441717331663757312

Si l’on s’en tient aux faits scientifiques, à nos connaissances, nous ne pouvons pas affirmer qu’il y a eu une exagération volontaire de la part des gouvernants, notamment en France. Bien au contraire, l’épisode du théâtre des Bouffes du Nord en début de pandémie et le déni de la circulation virale chez les enfants dans le but de maintenir les écoles ouvertes à tout prix ne sont très certainement pas des éléments de « peur » complotés par nos dirigeants.

Cependant, la circulation d’une telle idée est très commode pour ces mêmes gouvernants, lorsqu’ils cherchent à se dédouaner de leur inaction et de leur minimisation de la pandémie. Qui parle encore des élections municipales maintenues contre l’avis des scientifiques peu avant le premier confinement ?

Pourquoi, dès lors, cette idée est-elle tout aussi populaire chez des opposants ? Tout simplement parce qu’elle sert un discours contestataire déjà existant, réel et bien ancré de longue date. C’est une thématique liée à la police « à la française », la police dite « politique » de Fouché sous Napoléon. Cette police de la surveillance et du contrôle, dont un acte récent pose un énorme problème : celui du passage de dispositions d’exceptions de l’état d’urgence dans le droit commun. Les antécédents dans le domaine du maintien de l’ordre incitent certains à trouver des similitudes, à tracer des parallèles avec des choses qui n’ont, pourtant, rien à voir.

Il me paraît essentiel de préciser deux écueils majeurs dans lequel tombent tous ceux qui ont fait le choix de relier ces problématiques anciennes à celles, nouvelles, que pose le virus. Tout d’abord, celui du discrédit par association. Comme beaucoup se servent de fausses informations concernant le virus pour en minimiser l’impact, dans le but d’alimenter leur discours, il est aisé de se rendre compte qu’ils ont un biais idéologique. Ils sont prêts à prendre n’importe quel élément alimentant leur lutte. Mais cela fragilise leur posture aux yeux de l’opinion. Comment les prendre encore au sérieux sur d’autres thématiques s’ils racontent n’importe quoi, pourvu que cela alimente leur idée politique première ? Le second écueil est celui de refuser la réalité, le danger que représente le virus, et de ne pas attribuer à ce dernier la responsabilité de nos pertes de libertés. C’est en effet le virus qui nous retire notre liberté, c’est lui qui punit et tue lorsque nous ne portons pas suffisamment nos masques, lorsque nous ne nous vaccinons pas, lorsque nous ne maintenons pas une certaine distance. Admettre que le virus est l’ennemi à combattre permettrait de choisir d’autres moyens de lutte, de proposer des solutions qui nous paraissent plus acceptables que celles prises par Jupiter dans son bureau… Mais nier son impact, c’est s’interdire alors de faire toute proposition efficace et réaliste alternative. La ventilation des salles de classe à l’école ou le contrôle de température à l’entrée des établissements scolaires sont des mesures alternatives qui pourraient par exemple être proposées et défendues, à condition de ne pas nier l’impact du virus sur les enfants.

L’industrie pharmaceutique profite de cette pandémie avec la complicité des gouvernants pour vendre des produits non nécessaires (il suffit de protéger les plus fragiles, inutile d’imposer le vaccin à la population générale, aux enfants).

C’est un discours très attrayant puisqu’il implique que le fait de s’y opposer revient à défendre l’industrie pharmaceutique, chose que peu de monde ne souhaiterait faire en réalité. Mais son point de départ est la négation de l’efficacité du vaccin, par des personnes comme Didier Raoult, Louis Fouché, Christian Vélot, Alexandra Henrion-Caude etc… Si le vaccin est efficace, tout l’argumentaire tombe. Et la balance bénéfices/risques est nettement favorable dans les faits.

Les vaccins sont efficaces. Indépendamment des scandales qui entourent l’industrie pharmaceutique, des antécédents comme celui du Vioxx (Eric Topol, lanceur d’alerte, recommande la vaccination) ou du Médiator (Irène Frachon, lanceuse d’alerte, recommande la vaccination), des condamnations de Pfizer, des intérêts et bénéfices qu’ils tirent du vaccin, ce dernier est tout de même efficace et utile. L’affirmer n’est pas une prise de défense de l’entreprise, de ses procédés, de ses scandales. Il ne s’agit que de l’énoncé d’une réalité, qui ne nous arrange certes pas politiquement, pour combattre l’industrie pharmaceutique, mais qui est tout de même bien plus heureuse et positive que l’idée d’un vaccin inefficace… Réjouissons-nous donc, et associons-nous à Amnesty International pour demander une ouverture des brevets et une meilleure répartition des vaccins !

Les gouvernements profitent de la pandémie pour faire avancer la société de contrôle (passe sanitaire…).

Cette affirmation s’appuie sur les négations de la gravité du virus précédentes et perd de son sens si on reconnaît la réelle gravité de cette infection virale. Il pointe un problème réel, mais qu’il ne faut pas non plus exagérer.

Perspectives de luttes

Les luttes sociales ont été délaissées au profit de fausses luttes. A l’instar de ce que nous raconte Valérie Gérard, il est temps de tracer des lignes.

https://diacritik.com/2021/10/05/valerie-gerard-ce-mouvement-anti-pass-ne-construit-rien-de-commun-mais-prone-la-destruction-de-toute-communaute-tracer-des-lignes/

Si nous souhaitons combattre efficacement les injustices sociales, l’inégalité de l’accès aux soins, l’absurdité de la tarification à l’acte médical, ne le faisons pas en nous associant à des profiteurs de la pandémie. N’aidons pas les avocats-businessmen proposant des abonnements mensuels en guise de plaintes collectives à se remplir les poches tout en effaçant ces luttes légitimes. Traçons des lignes, et soyons dans le vrai. J’encourage à faire un choix net sur chacun des sujets pour ne pas être contreproductif et servir une histoire qui dédouanerait la responsabilité du gouvernement.

La véritable lutte est celle contre un libéralisme économique qui souhaite s’affranchir autant que possible des contraintes que l’on pourrait s’imposer pour sauver des vies face à ce virus.

https://www.wsws.org/fr/articles/2021/10/19/pers-o19.html

En effet, c’est l’économie qui a été la priorité du gouvernement, plus encore que les vies humaines. S’il n’y avait eu que la mort de quelques personnes, cela n’aurait pas été si grave, Emmanuel Macron aurait pu continuer à aller au théâtre tout en laissant les vieux mourir dans leur coin, tant que les hôpitaux pouvaient absorber les patients. Ce choix a été très visible dans le premier semestre 2021. Tant que les enfants sont occupés à l’école afin que les parents puissent travailler et être les plus productifs possibles, nul besoin de s’inquiéter de quelques centaines de morts quotidiennes. Tant que les hôpitaux absorbent l’affluence et que les services de réanimation ne débordent pas, le capitaliste préfère laisser ses « improductifs » crever. Cet individualisme rejaillit sur la population qui ne souhaite concéder aucun effort dans un but collectif, signe de la maladie moderne de notre société.

Nous pouvons mener le combat de la solidarité, le choix de ne pas choisir comme unique critère de satisfaction celui du bon fonctionnement économique du pays.

Les errements prennent leur racine dans des erreurs commises par les gouvernements, inhérentes aux enjeux capitalistes de notre société. Les récents développements dans le cadre des essais cliniques sur la tuberculose, menés à l’IHU, montrent que les autorités sanitaires étaient déjà au courant de dysfonctionnements graves au sein de cet institut, déjà avant la pandémie. La logique Sarkozyste de privatisation et de rentabilisation de la recherche a trouvé son champion en la personne de Didier Raoult, et ce dernier a été placé et soutenu politiquement tout au long de sa carrière.

https://rechercheindependante.blogspot.com/2021/06/raoult-une-folie-francaise-critique-de.html

Comment est-il donc possible qu’au cours de la pandémie, l’institut français le plus en pointe sur le sujet ait été l’organe de désinformation le plus actif ? Comment tous les mardis, un flot de contrevérités était visionné des centaines de milliers de fois par un public avide des dernières actualités du fraudeur scientifique, prix de la malscience 2020 (Rusty Razor).

Nous avons ici une faillite des institutions qui perdure et s’amplifie avec le temps. Pourquoi ont-elles failli ? Les réseaux politiques n’y sont très certainement pas étrangers, comme le dit l’avocat de Didier Raoult sur les réseaux sociaux… « @raoult_didier expose les échanges qu’il a régulièrement avec

@EmmanuelMacron et la mission qui lui a été confiée de comment réfléchir à un repositionnement médical des molécules anciennes ! »

C’est précisément parce qu’il a bénéficié d’une couverture et d’une complicité d’Etat qu’il a pu causer autant de nuisance. Tandis qu’au Brésil, le peuple demande enfin des comptes à Bolsonaro et que le scandale Prevent Senior cite Didier Raoult à plusieurs reprises, en France, nous attendons toujours une réelle réaction sur le scandale de la prescription massive d’hydroxychloroquine, le passage en hospitalisation de jour, la collecte des points SIGAPS… Et tout cela pourrait bien éclabousser le gouvernement, qui semble bien avoir soutenu plus que passivement les agissements de cet institut. Pourtant, même Philippe Douste-Blazy commence à faire son mea culpa. Mais Christian Estrosi, lui, fanfaronne toujours avec la légion d’honneur qu’Emmanuel Macron lui a remis après son numéro de charlatanisme avec Didier Raoult, prenant de l’hydroxychloroquine face caméra pour inciter la population à en prendre contre toute évidence. Ils pourront faire des mea culpa autant qu’ils voudront, en ce qui me concerne, ni oubli ni pardon.

https://www.millebabords.org/spip.php?article35723

C’est le service public qu’il faut défendre contre ceux qui veulent, profitant de la pandémie, libéraliser le marché du médicament. Car c’est un mouvement bien avancé aux Etats-Unis, sous la forme de l’American Association of Physicians and Surgeons, proche du tea party de Trump ou encore l’Informed Consent Action Network libertarien.

Ces groupes de pression américains cherchent à libéraliser le marché du médicament autant que possible, quitte à provoquer des crises sanitaires ou à les encourager, se servant de désinformation… Tout cela générant en plus une belle économie, très rentable notamment pour les plateformes de réseaux sociaux.

https://www.businessinsider.fr/us/sherri-tenpenny-how-anti-vaxxer-fuels-pandemic-makes-money-2021-8

https://www.codastory.com/waronscience/social-media-profit-pandemic-antivax/

En France, ses déclinaisons existent déjà, et préparent les pressions politiques pouvant alimenter le même type de scandales. Citons donc le fameux « Laissons-les Prescrire » ou encore l’AIMSIB (Association Internationale pour une Médecine Scientifique Indépendante et Bienveillante). Ils sont déjà prêts à libéraliser le marché du médicament et nous devons nous préparer à les combattre.

C’est enfin la santé publique qu’il faut défendre face à un gouvernement qui était prêt à sacrifier la mission de lutte contre les dérives sectaires. Ayant réduit drastiquement les moyens de la Miviludes (https://twitter.com/AlexSamTG/status/1391335913268170752) et accueilli des anthroposophes au sein du gouvernement (https://veritesteiner.wordpress.com/2017/05/17/francoise-nyssen-les-anthroposophes-entrent-au-gouvernement/), Emmanuel Macron ne s’est jamais caché de sa dimension très « spirituelle » (https://twitter.com/AlexSamTG/status/1443908653208293383). Lorsqu’on prend la peine de regarder de près, ce gouvernement est tout sauf « scientiste ». C’est en réalité un obscurantisme qu’il faut combattre, obscurantisme qui, en l’état, permet encore aux gouvernants de fuir leur responsabilité devant l’incohérence et la division de leurs opposants. Prenons exemple sur le Brésil, demandons des comptes, mais les bons, sans nous tromper d’alliés ni de combats.







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