Un terre géante gonflable affublée d’un pansement, la reproduction de la Victoire de Samothrace place de l’Europe gratifiée d’un globe terrestre pour remplacer sa tête manquante, les symboles sont nombreux. Ajoutez à cela plusieurs centaines de personnes muni∙es de pancartes aux slogans aussi piquants qu’efficaces, pas de doute, c’est bien le rendez-vous du militantisme écologiste montpelliérain.
Pour cette 13ème marche pour le climat, près de 2000 activistes et militant∙es ont défilé dans les rues de la ville au départ de la place de l’Europe, jusqu’à l’Esplanade Charles de Gaulle, en passant par la gare et la Comédie. Collectifs, associations et partis politiques étaient de la partie. Même le soleil était au beau fixe pour assurer la réussite de cet après-midi. Un après-midi qui marquait un appel national à la mobilisation. La raison de cet appel : réclamer « une vraie loi sur le climat ». Après que le gouvernement ait rejeté ou dilué un grand nombre de mesures importantes proposées par les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) et alors que ce qui reste de ces propositions devraient être examinées demain, lundi 29 mars, par l’Assemblée nationale, les chiffres de la mobilisation dans tout le pays se stabilisent autour de 100 000 personnes.
« Réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France d’au moins 40% dans un esprit de justice sociale. » Voilà les objectifs qui étaient annoncés pour la CCC. Une tâche qui aujourd’hui, fait bien sourire d’amertume les participant∙es à la convention, puisque nombre d’entre elleux participaient aux marches, après avoir attribué un piètre retour sur la prestation gouvernementale. Et Montpellier n’a pas échappé à la règle !
Une ambiance de fête pour une urgence climatique
Au son des batucadas, suivant les danseur∙ses, les militant∙es s’échauffent. Aux traditionnels « on est plus chauds que le climat », s’ajoutent des slogans plus inclusifs. « A bas l’patriarcat, pas le climat », peut-on entendre entre deux « anticapitalista » et « Patrons, patrie, patriarcat, même racines, même combat ! ». Et la troupe de se rendre, dans un défilé plein de la bonne humeur du printemps retrouvé, jusque sur l’Esplanade Charles de Gaulle, où deux artistes graffaient une grande banderole affublée d’un “Ne bradez pas notre loi climat“.
Certain·es activistes ont profité de la manifestation pour en remettre une couche façon anti-pub, sur le vote d’approbation du nouveau Règlement Local de la Publicité intercommunal qui se tiendra demain devant le conseil métropolitain (lire ici), et dont la mouture présentée par la majorité socialiste a cristallisé le mécontentement de certain·es élu·es ainsi que du collectif Changeons le système, pas le climat ! qui s’est chargé, de mettre une animation un peu plus radicale dans le cortège.
Affaire à suivre…
Clara Maillé, Photocratie, Jude Mas
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