Après avoir relancé leur mouvement ce mardi, les AED (assistants d’éducation) et AESH (assistants d’élèves en situation de handicap) ont de nouveau manifesté leur colère ce jeudi 21 janvier. Cette fois, ils étaient près d’une centaine devant la préfecture de Montpellier. Le cortège a traversé le boulevard Foch jusqu’à l’Arc de Triomphe, avant de redescendre sur Albert-1er et de rejoindre le rectorat. La manifestation s’est déroulée dans une ambiance bon enfant, le cortège prenant garde à ne pas bloquer totalement la circulation des tramways. D’ailleurs, les forces de l’ordre étaient quasiment absentes, seuls deux camions de police restant stationnés sur le boulevard Louis-Blanc, à bonne distance du rectorat.
Si mardi, le collectif Vie S’Colère 34 regrettait une ambiance un peu morne, cette fois-ci, les manifestants ont mis un joyeux bordel devant le rectorat. Pour accompagner les chants, un vieux four cassé faisait office de tambour. Au bout d’une demi-heure, une petite délégation était invitée à entrer… pour se faire refouler.
Yann, AED au collège René-Cassin, à Agde, pouvait l’avoir mauvaise. « Certains d’entre nous sont en grève depuis trois jours, la moindre des choses serait de nous recevoir. J’ai dit qu’il y avait des délégations venues de l’Aude, des Pyrénées-Orientales, pour être entendues et reçues. Ils refusent de nous recevoir aujourd’hui. Après, rien ne nous empêche de faire du bruit. Voilà comment notre demande est traitée. Eux estiment que notre demande a déjà été traitée et qu’ils n’ont pas à faire plus. »
Mardi, les AED avaient été reçus par trois agents du rectorat, qui ne semblaient pas avoir été mis au courant de leurs revendications, pourtant déjà portées le 1er décembre dernier au rectorat. « En tant que personnels les plus précaires de l’Éducation nationale, on estime être en droit d’être reçus par la rectrice (Sophie Béjean, NDLR), poursuit Yann. Pour l’instant, il semblerait qu’elle ne parle pas au petit personnel, donc il faut réfléchir sur la manière dont on va se mobiliser dans les semaines qui viennent. »
Les manifestants pouvaient alors reprendre leur slogan (« AED méprisés, vie scolaire fermée »), crier leur colère (« Honte à vous ! ») et même interpeller la rectrice depuis la rue de l’Université (« Sophie, les AED sont là »). Pour les calmer, un agent leur a alors annoncé que le directeur de cabinet de la rectrice allait descendre à leur rencontre… ce qui ne s’est pas produit.
Une nouvelle fois sans réponse à leurs revendications*, les AED ont quitté les lieux vers 15h30, tout de même contents du succès de leur mobilisation. Prochaine étape mardi 26 janvier, avec la manifestation appelée par l’intersyndicale, pour protester contre le budget 2021 de l’Éducation nationale, réclamer des augmentations de salaire et une amélioration des conditions de travail.
* Le collectif Vie S’Colère milite pour :
– La pérennisation de leurs emplois (CDD d’un renouvelable cinq fois)
– Un plan d’embauches massif
– La clarification de leurs missions
– La reconnaissance de leur statut d’éducateur scolaire
– L’accès à la formation
– Une augmentation de salaire (un temps plein gagne environ 1230 €)
– Une réduction du temps de travail (de 40-42 heures à 35 heures)
– Obtenir la prime Rep et Rep +, qu’ils sont les seuls à ne pas toucher
– La gratuité des repas
– La suppression du jour de carence.
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