Les Assistants d’éducation veulent des réponses, nouvelle grève ce mardi 19 janvier

La grève des Assistants d’éducation mardi 1er décembre était historique, parce que c’était une première depuis la création de leur contrat, en 2003. « Près de 1000 vies scolaires ont été fermées sur 8800 collèges-lycées en France », estime Yann Dubois-Luis, AED au collège René-Cassin, à Agde. Ce n’était « qu’un point de départ ».

De nouvelles manifestations sont prévues ce mardi 19 janvier à 14 heures, à Béziers devant la sous-préfecture, et à Montpellier devant le rectorat. Jeudi 21, à 12h30, c’est une manifestation interdépartementale qui se déroulera devant la préfecture de l’Hérault, à Montpellier.

Cette semaine, il s’agit de passer la vitesse supérieure. En assemblée générale, la Coordination nationale a décidé une grève nationale ce mardi 19 janvier. Cette fois, elle est reconductible, et inclut officiellement les Assistants d’élèves en situation de handicap.

« La coordination prend forme. On a de plus en plus de remontées, ça prend, ça donne la patate », se réjouit Yann, qui indique que dans l’Hérault, « trois ou quatre vies scolaires seront fermées pendant trois jours ».

Le 1er décembre, une délégation d’AED avait été reçue par deux représentants de la rectrice. Cette fois, « on a fait une demande d’audience au Dasen de l’Hérault » (Directeur académique des services de l’Education nationale).

Jusqu’ici, « invariablement les autorités académiques ont donné l’impression de ne pas prendre la mesure de notre colère et de notre détermination, dénonce la Coordination nationale dans son communiqué. Une attitude dans la droite ligne du silence assourdissant et méprisant du ministère de l’Education en réponse à notre grève. Cette grève du 1er décembre ne vient pas de nulle part. Elle est le résultat d’années de précarisation, d’augmentation de notre charge de travail notamment à des fins sécuritaires, en plus de notre mission d’accompagnement éducatif. Des années de mépris et d’invisibilisation. »

Les revendications sont nombreuses : la création du métier pérenne d’éducateur scolaire, un plan massif d’embauches, la fin du temps partiel imposé, la réduction du temps de travail hebdomadaire à 35h pour un temps plein, une revalorisation salariale, la rémunération des heures de nuit en internat avec majoration entre 22h et 6h, et l’obtention des primes REP, REP+ et ZEP, au même titre que les autres personnels travaillant en zone prioritaire, ainsi que la prime Covid.

« Nous sommes les derniers dans l’Éducation nationale en CDD renouvelable jusqu’à 6 ans, pour un emploi pourtant indispensable, indique la Coordination nationale. Ce n’est plus, aujourd’hui, un job étudiant [ndlr: la moyenne d’âge serait de 27-28 ans]. Les missions ont changé et se sont complexifiées. La pérennisation est plus que légitime ».

Le message a déjà été passé le mois dernier, cette fois les AED vont le porter plus fort, et exigent « des réponses du gouvernement qui est resté sans réagir face à la grève historique du 1er décembre. Il ne peut plus ignorer nos demandes légitimes ! ».

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