Passages à tabac, tirs à balles réelles, menaces de mort, homicides, palpations brutales, écrasements, obstructions des premiers soins, viols et/ou introductions d’objets par voie vaginale, anale ou orale, étouffements, utilisation de produits toxiques dans les canons à eau, interrogatoires irréguliers, violations de domicile et la liste continue avec les blessures physiques, parmi lesquelles : blessures causées par un traumatisme oculaire, destructions du globe oculaire, pertes de vision irréversibles, brûlures, traumatismes crâniens, allergies aux lacrymogènes, fausses-couches, états végétatifs. Au total au moins 4.075 violations des droits de l’homme sur la période allant du 17 octobre 2019 au 18 mars 2020, selon l’institut national des droits de l’homme. Combien de plus jusqu’à aujourd’hui, 18 janvier 2021 ?
Il me semble inutile de proposer des hypothèses sur l’origine de la violence sur le territoire chilien, sous un système fondé sur la répression, où manifester pour réclamer l’égalité en opportunités et la justice sociale peut te coûter un œil, un séjour en prison, ou même ta propre vie.
Le rejet du gouvernement et de sa police peut se constater partout : des centaines de murs remplis de messages, A.C.A.B. « all cops are bastards » étant le plus observé, parfois en couleurs, principalement en rouge et noir, rouge pour le sang des victimes et noir pour une histoire officielle obscure, menteuse, pour ceux et celles d’hier et d’aujourd’hui, car depuis toujours en Amérique latine l’injustice s’établit en poursuivant et en tuant ses opposant·es.
Cependant et comme avait dit notre compagnon l’ancien président Salvador Allende à la radio Magallanes dans son dernier discours le 11 septembre du 1973, quelques minutes avant que la maison du gouvernement ne soit bombardée, et lui retrouvé mort, d’un soi-disant suicide :
« Ils ont la force, ils pourront nous asservir mais on ne peut pas arrêter les mouvement sociaux ni par le crime, ni par la force. L’histoire est à nous et ce sont les peuples qui la font. »
Voici quelques images des murs en résistance, des murs témoins, quelques autres des manifestations pour la liberté des prisonniers politiques de la révolte, pour les Mapuches, pour la démission du président Sebastian Piñera, pour que la dignité devienne coutume.
Par Photocratie, Murs et Résistance, Chile.
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