Mardi 6 octobre se tiendra devant la cour d’appel de Montpellier le procès d’un militant de l’Amassada accusé de “violences aggravées”, à savoir un “jet de feuilles d’origine végétale”. Comme ironisait l’un de ses camarades cet été sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, où le collectif était venu donner quelques nouvelles, “il fallait bien faire la différence avec la ramette de papier“…
Ce procès, qui aura lieu presque un an après l’expulsion et la destruction des cabanes de l’Amassada, illustre à l’absurde combien la répression étatique s’abat sur les mouvements contestataires écologistes. En lutte contre l’installation d’un méga transformateur électrique sur la commune de Saint-Victor en Aveyron, le collectif avait organisé une manifestation en janvier 2017, lors de laquelle 600 personnes avaient protesté à Rodez contre ce projet visant à concentrer l’énergie produite par les centaines d’éoliennes installées en Aveyron au fil de l’accaparement de terres agricoles par RTE, filière d’EDF.
Lors de cette manifestation, les militant·es avaient symboliquement enterré les projets de RTE sous un amas de feuilles et de terre juste devant la Préfecture. Les gendarmes ont alors “soudainement gazé toute la foule, enfants et personnes âgées comprises.” Puis sont allés interpeller deux heures plus tard le militant en question dans son camion, après identification, prétextant la possession d’un opinel pour le placer en garde à vue.
Celui-ci a consécutivement été condamné pour les accusations de “violences aggravées avec arme”, à savoir que le tribunal a donc considéré ces feuilles d’origine végétale comme une arme, abattue dans une violence extrême sur le bras d’un gendarme, pauvre de lui ! C’est ainsi le jugement en appel de cette affaire ridicule qui se tiendra le 6 octobre à Montpellier.
Les militant·es de l’Amassada ont subi pendant des années les intimidations croissantes du système judiciaire, entre filage, perquisitions, amendes, gardes à vue et autres procès. Le dernier d’entre eux a vu quatre militant·es condamné·es à de la prison avec sursis, leur avocat Me Gallon a fait appel de cette condamnation.
Face à cette farce judiciaire, nous vous invitons mardi 6 octobre à 13h devant le tribunal de Montpellier (1 avenue Foch), accompagné.e.s de vos parapluies et de vos plus belles feuilles qui tombent dangereusement des arbres en ce début d’automne !
PAR RES NOS ARRESTA
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