MAJ : l’information du Midi Libre a depuis été démentie. Ce jour (14/09/20) le Métropolitain confirme l’information mais pour une date ultérieure, non précisée. La présidence craindrait-elle un comité d’accueil défavorable ?
C’est une information du Midi Libre ! Emmanuel Macron fera le mardi 15 septembre à Montpellier et à Lunel un déplacement sur les thèmes de la reconquête des quartiers et de la lutte contre la fraude. Des problématiques qui coïncident avec les roulements de mécanique du nouveau maire du Clapas Michaël Delafosse, qui vient aujourd’hui pour la seconde fois de faire expulser le marché aux légumes illégal de la Paillade et de se féliciter sur sa page Facebook de réaffirmer ainsi “l’autorité républicaine“.
Alors que les arguties sécuritaires envahissent les plateaux TV, la presse – et donc les réseaux sociaux – autour d’un prétendu “ensauvagement” de la société, ça sent déjà l’effluve rance des présidentielles et de l’extension toujours plus exacerbée de l’industrie médiatique de la haine et de la peur. La question de l’insécurité a traversé les élections municipales montpelliéraines et catalysé les cris d’orfraies des commentateurs médiatiques locaux à chaque agression commise par un ou des mineurs isolés.
Le syndrome de l’autruche : confondre cause et conséquences
Sans jamais poser la question de l’accompagnement social défaillant d’un État démantelé par le néolibéralisme face à l’extrême misère et d’une jeunesse livrée à elle-même dans des rues aux relents de protox’. Récemment encore, le maire Delafosse geignait auprès de l’Intérieur et de BFMtv pour augmenter les effectifs policiers d’une ville qu’on croirait parfois sous état de siège et où la gentrification détruit le tissu social depuis des décennies tout en repoussant et lissant la réalité de la pauvreté et du chômage loin d’un centre-ville bouffé par le capitalisme.
Si la montée de la délinquance générale à Montpellier est une réalité, elle est surtout permise dans l’inconscient collectif par les acteurs de la presse régionale et de la politique locale, qui se délectent quotidiennement des faits divers relayés par la police. Cette réalité trouve pourtant sa source dans l’inadaptation brutale et aveugle de la réponse de l’État au choc migratoire que la planète traverse (Lire notre enquête : Rétention illégale et expulsions de demandeurs d’asile géorgiens et notre article : De Vintimille à Menton, le manège des frontières) et dans l’abandon inéluctable et la destruction du tissu social de ses quartiers populaires.
Aussi dans notre ville, les chiffres radieux de l’immobilier progressent aux côtés de ceux de la délinquance (Lire notre article : Crise du logement : quand l’État démissionne, l’explosion de la précarité). 4000 personnes vivent à la rue, dans des squats ou dans des bidonvilles, alors que la Préfecture multiplie les expulsions, soufflant sur les braises de la misère. Le chômage est de 21,5% sur l’ensemble de la ville, 40% à la Paillade, où le marché illégal vient évidemment répondre à une précarité croissante, comme l’a très justement relevé Le Poing dans son article sur l’expulsion de la semaine dernière.
Les actions de maraudes et les initiatives de solidarité se déploient en nombre croissant pour palier l’incurie d’une République qui se campe sur son “autorité” et ferme les yeux sur son incapacité à assumer ses devoirs. Michael Delafosse quant à lui, qui se targue d’oeuvrer pour la justice sociale, en accédant à la présidence de la Métropole a désormais les moyens de faire preuve d’un certain volontarisme :
En signant une convention avec l’État, la métropole peut également disposer de l’ensemble des compétences dans le domaine du logement : aides à la pierre, contingent préfectoral de réservation de logements sociaux (tout ou en partie), garantie du droit à un logement décent et indépendant (DALO), mise en œuvre des procédures de réquisition et la gestion de l’hébergement d’urgence.
Des “représentants du peuple”… en pleine représentation
Si Macron aime rappeler au peuple combien les mandaté·es de notre République sont ses dirigeants bien plus que ses représentants, il n’en reste pas moins qu’en tant que président élu, comme tous les autres… il doit son poste aux efforts unifiés de la gueularde médiatique détenue par ses copains milliardaires pour l’introniser face à la marionnette Le Pen. Formidable conjugaison de faisceaux informationnels, qui viennent encore jusqu’à nos jours relayer les multiples coups de com’ du président le plus contesté de la cinquième république.
Alors que la ville a fait son incursion dans le débat national sur l’insécurité grâce aux participations médiatiques de notre jeune maire, la visite d’Emmanuel Macron à Montpellier, axée sur cette thématique, semble bien s’inscrire dans ce discours de “reconquête républicaine” partagé par les deux hommes, qui incarnent parfaitement le pathétique d’un “socialisme” de droite.
Il se trouve qu’à Montpellier, nos petits camarades du Midi Libre participent déjà à la fête, détenus par Jean-Michel Baylet, homme politique multimillionnaire et… soutien d’Emmanuel Macron. La Mule pourra-t-elle s’empêcher de venir avec son déguisement ? Le nouveau maire Michael Delafosse sera-t-il lui aussi de la partie ?
Le quotidien rappelle que la dernière visite du président de la République remonte au mardi 3 décembre 2019 lors des Assises de l’économie de la mer qui se tenaient au Corum. Mais ne mentionne pas qu’un comité d’accueil composé de Gilets jaunes l’attendait de pied ferme, lequel fut soigneusement contenu par les CRS et évité par le cortège présidentiel ! Ceux-ci seront-ils également de la fête cette année ? Tout comme les syndicats, à deux jours de l’appel à la grève générale lancé par la CGT pour le 17 ?
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