Malgré une contestation qui ne cessait d’enfler contre ce projet allant à rebours de toute ambition écologique, l’Assemblée nationale avait le 13 juillet 2019 ratifié le CETA, traité de libre échange controversé entre l’Union européenne et le Canada. Cet accord est très largement décrié pour ses conséquences économiques et notamment pour les agriculteurs, mais aussi écologiques puisqu’il va entraîner un accroissement du flux commercial transatlantique au détriment de l’environnement.
Contre le « greenwashing En marche »
Symbole hautement révélateur de l’hypocrisie d’un gouvernement qui se veut pionnier en matière de lutte contre le changement climatique : quelques heures auparavant, l’activiste Greta Thunberg était applaudie à l’Hémicycle après avoir appelé à prendre les responsabilités qui s’imposent face à l’urgence climatique.
C’est pourquoi, un an jour pour jour après le vote, vingt groupes locaux de Greenpeace, Attac et de la Confédération Paysanne ont agi de manière coordonnée sur tout le territoire national, pour recouvrir les permanences des parlementaires ayant ratifié le traité d’affiches dénonçant l’hypocrisie de ceux qui privilégient le profit au climat, tout en se targuant toujours plus de la couleur verte, nouveau sésame incontournable pour remporter des élections. A Castelnau-le-Lez, la permanence de la députée LREM Coralie Dubost a ainsi été couverte d’affiches portant les slogans suivants : « CETA ou CLIMAT, vous avez (mal) choisi », ou encore « Hypocrite du climat ».
Le CETA, soumis au Parlement en procédure accélérée, n’a toujours pas été présenté au vote devant le Sénat. Aussi existe-t-il encore une chance que les parlementaires retoquent ce projet, incompatible dans les faits avec l’Accord de Paris de la Cop21, comme l’ont démontré plusieurs rapports commandités par le gouvernement lui-même. Cependant, le 29 juin dernier Emmanuel Macron a rejeté – parmi bien d’autres – la proposition d’abandon du CETA émise par la Convention citoyenne pour le Climat.
Emmanuel Macron persiste dans l’erreur. Il ne s’est manifestement pas laissé convaincre par ses propres promesses, pas plus que par les expertises ou les citoyen·nes. Le CETA est un traité climaticide qui porte gravement atteinte à la démocratie, à la possibilité même d’un avenir écologique. En ce jour anniversaire, nous exhortons les parlementaires de la majorité à sortir de leur torpeur docile et refuser d’assumer les inconséquences de l’Élysée.
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