Dans un récent communiqué, le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) donne l’alerte sur les conditions de l’Enseignement à distance (EAD) mis en place à l’Université Paul-Valéry, et dénonce ce qu’il considère comme une “arnaque à la formation bidon”.
Surfacturation d’un enseignement à peu de frais
Les inscrit.es en EAD représentent 10% des étudiant.es à l’université Paul-Valéry, soit 2000 étudiant.es. Ne générant que peu de frais (pas de cours en présentiel, pas de mobilisation de salles ni de professeurs sur place), ils paient en revanche leur année de licence 290€, soit 120€ de plus que pour un étudiant fréquentant les bancs de l’université. Selon les calculs du SCUM, l’EAD rapporterait ainsi à l’Université un bénéfice de 240000€ annuel.
Que justifie un tel surcoût pour un cursus dématérialisé ? Le syndicat étudiant s’interroge donc sur la qualité de la formation dispensée en Enseignement à distance.
Il n’y a aucun suivi des élèves et les cours ne sont pas envoyés à part quelques PDF déposés aléatoirement sur la plateforme MOODLE connue pour son manque d’ergonomie et souvent inaccessible pour des raisons diverses. De plus, les étudiants ne reçoivent jamais d’information unifiée au sujet des évaluations et des devoirs à rendre et les secrétariats ne répondent jamais au téléphone. Il n’existe même pas de liste de contacts spécifique pour joindre tous les étudiants concernés !
Le syndicat a réuni les témoignages de plusieurs étudiant.es qui relatent les graves lacunes et carences du cursus proposé : pas de cours d’apprentissage de la langue mais uniquement des textes à traduire pour l’un, simple succession de PDF pour un autre, des cours entièrement proposés en occitan et sans aucune base à des grands débutants, aucun ou très peu de suivi, plateforme numérique ou secrétariat injoignable…
La crise du Covid-19 révélatrice de la faiblesse de l’EAD
Derrière cette réalité, le SCUM voit une volonté de faire des économies sur le dos des étudiants inscrits en EAD. “L’Enseignement à Distance de Paul-Valéry offre certes un service à distance, il manque juste les cours !” s’indigne le syndicat, et de trouver dans la situation de l’EAD un comparatif avec ce qui a été traversé par les étudiants lors du confinement du à la crise du Covid-19, qui a “bien évidemment rendu difficiles les communications entre les équipes pédagogiques et les étudiants de toute l’université ; et le manque d’information s’est avéré être un vrai problème pour toutes les formations ! […] Si vous avez trouvé la situation exceptionnelle pendant le confinement, il s’agit en fait de la routine du fonctionnement de l’EAD !”
Le SCUM a lancé un appel à témoignages sur cette page. Vous pouvez également retrouver l’intégralité de leur communiqué.
Certains professeurs ne proposent aucun feedback individuel. C’est dur d’améliorer nos devoirs dans ses conditions. [D’autres] nous ont dit qu’ils ne pouvaient pas faire plus que ce qu’ils faisaient déjà car ils n’étaient pas payés en plus pour faire des cours pour l’enseignement à distance. On peut le comprendre. Mais c’est nous qui ramassons les pots cassés.
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