#MoiAussiJaiPeurDevantLaPolice, les journalistes témoignent

Quand tu es au boulot, sur le terrain comme tout #journaliste devrait l’être, que tu croises un agent de la #bac qui te fixe dans les yeux et te dit “toi tu t’appelles X, tu bosses pour le média Y, un jour on aura ta peau…” #moiaussijaipeurdevantlapolice

Ce sont les phrases de la journaliste Eloïse Bajou sur Twitter cet après-midi. #MoiAussiJaiPeurDevantLaPolice, hashtag qui comptabilisait hier environ 60 000 twitts. Beaucoup de journalistes, suite aux allégations de Camélia Jordana (sur les interventions de police dans les quartiers) profitent pour délivrer leur témoignage sur la plateforme sociale Twitter. Il.elle.s parlent des humiliations, des menaces, de propos sexistes ou racistes, de formes de violences subies pendant leur travail journalistique sur le terrain.

Mais les violences policières ne se restreignent pas seulement au champ de la violence verbale, psychologique, ou du matériel cassé. Les journalistes dénoncent un véritable thermomètre de la violence physique, qui oscille d’ambiances plus fraiches aux atmosphères les plus chaudes, très blessantes et traumatisantes, au point qu’il.lle.s, aujourd’hui, expriment #MoiAussiJaiPeurDevantLaPolice.

 

Cette escalade de la violence physique envers les journalistes commence avec de petits coups de pied, des coups de matraque sur les bras, sur les mains, les jambes, le dos… Puis viennent les coups de boucliers, les grenades lacrymogènes et les grenades de désencerclement lancés volontairement dans les pieds, jusqu’aux grenades GM2L qui te font exploser la figure.

Aux conséquences plus graves encore, parfois dramatiques, sont les tirs de LBD 40 dans le visage ou le corps… Les gardes à vue où les mots peuvent être aussi violents : “tu l’as mérité!“, “ta gueule“, “fais ton boulot!“… Les journalistes de terrain ne sont pas à l’abri de l’arbitraire de la police.

  

Monsieur le Ministre Castaner, ne croyez-vous pas que quelque chose va mal ? Pensez-vous, comme votre président, que les journalistes “ne font plus leur boulot” ou “ne cherchent plus la vérité” ? Comme certains de vos policiers, pensez-vous que les journalistes sont des “vautours” et qu’ils méritent d’être ainsi traités ?

  

En mars dernier, notre media a sorti “Dégagez, y’a rien à voir !”, un documentaire qui propose des témoignages concrets sur les abus de la police envers les observateurs et journalistes sur le terrain mais aussi envers les manifestants. A travers les cas exposés se dessine une typologie des comportements illégaux ou des renoncements déontologiques des forces de l’ordre, notamment quant à la pratique de l’observation : menaces, insultes, obstruction, absence du RIO, ignorance coupable de la Loi, possible fichage, pressions judiciaires, contrôles abusifs, interpellations ou violences gratuites…







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