Ce samedi 18 janvier 2020 se tenait à Paris un nouveau rendez-vous national des Gilets Jaunes, pour l’acte 62 du mouvement. Lors de celui-ci, nous avons pu assister à une présence policière encore une fois totalement disproportionnée. Dès le début de la manifestation, les policiers entourent massivement le cortège, et mettent en place ce qu’on pourrait qualifier de “nasse en mouvement”, promenant d’un pas vigoureux les milliers de manifestants à travers Paris.
A l’intérieur de la nasse, nous avons assisté à des incursions violentes de la BRAV-M, ou de la CSI75 (troupes d’interventions de la Préfecture), pour interpeller des manifestants qui leur auraient jeté des oeufs ou autres types de projectiles. Ces incursions qui n’avaient rien de nécessaire ont largement augmenté la tension et le sentiment de révolte chez les manifestants. Par la suite, la violence s’est débridée d’un côté comme de l’autre, et ce sont évidemment les forces de l’ordre qui, disposant des plus gros moyens de coercition, ont semé le chaos parmi les manifestants.
Nous avons pu documenter plusieurs cas de bavures ou de violences policières, tel que ce croche-pied faisant suite à une charge de la BRAV-M, comme toujours en roue libre dans les manifs parisiennes. Un geste très décrié ces derniers temps, malgré les dizaines d’éborgnés ou mutilés suite à ces manifestations Gilets Jaunes, qui semblait hasardeux et complètement inutile, et a débouché sur une tentative d’interpellation avortée.
Pour ce nouvel acte national à Paris, on peut une nouvelle fois interpréter un message clair de la part de l’exécutif, sommé ces derniers jours de s’expliquer sur les cas de violences policières : “nous n’en avons rien à faire, non, vous ne pourrez jamais manifester décemment pour vos droits“. Il semble que l’on se dirige tout droit vers une répression totalitaire des terrains de manifestation, avec une police que l’on place systématiquement de manière à augmenter progressivement les tensions, avant de lui donner blanc-seing pour semer la terreur dans les rues. On dénombre d’ores et déjà par les images diffusées sur Internet, des dizaines de blessés sur cet acte 62, avant même les premiers rapports de collectifs street-medics.
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