Le Colbac (le comité de liaison biterrois pour l’abolition des corridas) a organisé, en partenariat avec l’association animaliste montpelliéraine Alliance éthique, sa manifestation annuelle anti corrida ce dimanche 14 août, avec le soutien de nombreuses associations comme le Crac Europe, L214, la fondation Brigitte Bardot, Alliance anti corrida, Paris Animaux Zoopolis, le Parti animaliste, One Voice et bien d’autres. Environ 200 militant.e.s ont défilé dans les rues de Béziers pour protester encore et toujours contre la tenue de plusieurs corridas durant la Feria.
La manifestation fut d’ailleurs animée par la chanteuse et militante animaliste Kreezy R qui a assuré le show jusqu’à la fin et qui a fini en apothéose avec sa magnifique interprétation de la chanson de Cabrel “La corrida”. Malheureusement, un arrêté préfectoral a imposé aux manifestant.e.s de s’arrêter à 700 mètres des Arènes, où se déroulait justement une corrida. Chaque année, au moins 1000 taureaux sont tués dans les arènes françaises. Environ 40 000 en Europe. Et 250 000 dans le monde.
Une mise en scène satirique et dénonciatrice
Les organisateur.ice.s de l’événement ont imaginé une mise en scène représentant monsieur et madame Ménard, de manière caricaturale, soulignant le paradoxe entre ce que devraient être leurs fonctions (Emmanuelle Ménard fait partie du groupe de protection animale à l’Assemblée) et leur soutien inconditionnel à la corrida : deux militant.e.s ont donc enfilé un costume avec l’écharpe tricolore des élu.e.s et un masque à leur effigie, le tout recouvert de sang. Il s’agissait également de dénoncer la complicité de la religion catholique par le biais de certains prêtres qui bénissent les corridas.
La corrida qu’est-ce que c’est ?
En France, la corrida est définie par la loi comme un “sévice grave et un acte de cruauté envers un animal” puni de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende. Un acte de cruauté ayant entraîné la mort d’un animal est même passible de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. La corrida est donc interdite sur la majorité du territoire français sauf dans dix départements (Aude, Bouches-du-Rhône, Gard, Gers, Gironde, Hérault, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Orientales), où l’appel à une tradition ininterrompue peut être invoqué. Sauf que la corrida n’est pas une tradition française mais bien espagnole, introduite illégalement en France pour plaire à l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III. Ajoutons que même les Espagnol.e.s aujourd’hui n’en veulent plus et sont des milliers à défiler pour réclamer son abolition. La corrida se déroule comme suit : on commence par faire entrer un taureau dans l’arène, parfois drogué au préalable, afin qu’il puisse supporter la douleur le plus longtemps possible pour divertir le public. Ensuite, le torero lui infligera des blessures graves à l’aide de piques, de banderilles, de poignards et d’épées avant de l’achever sous les vivats de spectateur.rice.s .
Plusieurs personnalités politiques et les président.e.s d’associations se sont exprimé devant la mairie de Béziers afin de faire savoir leur profonde opposition envers la corrida. Parmi elles : Magalie Croziers cheffe de file des Insoumis du biterrois, Sandra Regol, députée du Bas-Rhin et vice-présidente du groupe écologiste Nupes-EELV ainsi qu’Eddine Ariztegui, membre du Parti animaliste et élu municipal de Montpellier (dans la majorité de Michaël Delafosse), et le porte-parole de la coalition politique “Tous unis pour le vivant” Aloïs Lang-Rousseau.
L’espoir porté par la proposition de loi du député Aymeric Caron
Aymeric Caron récemment élu député (Nupes) de la 18e circonscription de Paris, va déposer en septembre une proposition de loi destinée à interdire la corrida, qui devrait être débattue à l’Assemblée nationale le 24 novembre prochain.
Crédit photos : Olympe OV et Marion Ribes.
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006418952/
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