Lyon, capitale des fafs ? Depuis le début de l’année 2021, nos confrères du média Rapports de force ont recensé une dizaine d’agressions commises par des membres de l’extrême-droite lyonnaise : attaques de la librairie La Plume noire, de manifestations LGBT+ ou féministes, agressions contre des militant·es de gauche… La dissolution du groupuscule Génération Identitaire semble n’avoir nullement entravé la menace de l’extrême-droite violente. Après une première tentative de manifestation interdite par la préfecture au mois d’avril, la riposte antifasciste se devait de marquer un signal fort dans l’espace public à Lyon.
Exercice politiquement réussi avec la manifestation qui s’est tenue ce samedi 23 octobre, à l’appel d’organisations antifascistes d’extrême-gauche et de syndicats : près de 4000 personnes ont participé à cette marche antifasciste, qui aura pu, pour la première fois depuis des années et sous l’oeil attentif d’un dispositif policier massif, longer le Vieux Lyon, quartier de prédilection de l’extrême-droite.
Au départ de la place Bellecour, on peut se féliciter de la diversité du cortège : la Jeune Garde ouvre la marche devant les cortèges du NPA, de l’UCL, de la CNT, des collectifs queer ou féministes, des syndicats tels que la CGT ou Solidaires, et le GALE (Groupe Antifasciste Lyon et Environs) fermant la marche. Des représentant·es de partis politiques sont également présent·es, comme Éric Coquerel et Bénédicte Taurine pour LFI, Thomas Portes pour Génération.s.
On imagine que les négociations avec la Préfecture, ayant permis ce parcours, ont sans doute abouti à l’important service d’ordre inter-orgas efficacement mis en place pour empêcher tout débordement. Mission également réussie pour ce SO, qui sera parvenu à contenir la colère des manifestant·es, alors qu’iels aperçoivent une trentaine de militants identitaires confortablement protégés par des lignes policières sur les marches du Vieux-Lyon. On pourra toutefois regretter une altercation avec des Gilets jaunes venus se joindre à la tête de cortège, en début de manifestation.
Au final, si ce rendez-vous n’a pas été la grand-messe antifa attendue – tant par une participation modérée sur le plan national que par son impact médiatique -, il constitue malgré tout un moment de réussite politique pour les antifascistes, qui ont pu manifester un front uni et montrer à l’extrême-droite lyonnaise et plus largement française, que malgré l’impunité dont elle bénéficie, beaucoup sont prêt·es à stigmatiser et lutter contre sa violence débridée. No Pasaran.
Ricardo Parreira, Jude Mas.
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