Le gouvernement persiste à faire la sourde oreille quant aux alertes des personnels enseignants sur le non respect et l’impossibilité de mise en oeuvre d’un protocole sanitaire efficient dans les établissements du secondaire. Le syndicat majoritaire Snes-FSU a déposé hier un préavis de grève courant tout le long de cette semaine et de la suivante, et lancé un appel à une journée de grève sanitaire mardi 10 novembre prochain.
Cantines bondées, pénurie de matériel sanitaire ou de personnels d’entretien, classes surchargées, manque de masques… depuis la rentrée, les enseignant·es sont nombreux·ses à alerter sur les conditions de reprise des cours alors que l’épidémie de Covid19 connait une impressionnante deuxième vague.
Alors que des mesures sont parfois prises individuellement par des établissements et des rectorats, comme suite à la grève au lycée Pierre Mendès France à Montpellier qui va mettre en place une alternance en distanciel, et que les blocages d’établissement par des lycéens se multiplient et connaissent des répressions policières choquantes comme à Paris, Lille ou Nantes, le ministre Jean-Michel Blanquer persiste à faire la sourde oreille et aucun plan d’ensemble n’a émergé du ministère de l’Éducation nationale pour répondre aux inquiétudes du corps enseignant et des élèves.
Blocage au lycée Colbert dans le 10e arrondissement de Paris en protestation à l’ouverture de l’établissement durant le confinement. Intervention musclée des forces de l’ordre. #COVID19 pic.twitter.com/wI96SZSjAt
— Pierre Tremblay (@tremblay_p) November 3, 2020
Le lycée Pasteur à #Lille débloqué par la police . Incidents boulevard Carnot pic.twitter.com/3jXowP8Sqd
— Arnaud Dufresne (@VdnAdufresne) December 10, 2019
La situation sanitaire se dégrade de jour en jour et pourtant l’Education nationale semble évoluer dans un monde parallèle où un protocole renforcé « si possible » suffirait à protéger les personnels, les élèves et leurs familles. Le décalage entre les paroles ministérielles et la réalité sanitaire du pays, ainsi que l’organisation des établissements scolaires n’a jamais été aussi grand.
Le syndicat Snes-FSU appelle ainsi à une double action, à la fois sur le plan local, pour “imposer des conditions sanitaires renforcées : demi groupes, agents supplémentaires, réorganisation de la demi-pension, des mesures adaptées pour les internats” et sur le plan national avec cet appel à la grève : “partout où les conditions sanitaires ne seraient pas réunies pour assurer la sécurité des personnels et des élèves, les personnels seront appelés à se mettre en grève.”
Le Snes-FSU alerte sur la non prise en compte de la situation des personnels vulnérables, et notamment de ceux qui vivent avec des personnes vulnérables. “Le jour de carence doit être suspendu immédiatement : il est inacceptable que les personnels payent le prix d’être malade !” Le syndicat réclame également l’aménagement des programmes pour répondre aux déséquilibres engendrés par l’épidémie, et un nouveau calendrier du BAC.
Un hashtag #BalanceTonProtocole a par ailleurs été lancé sur Twitter par le corps enseignant pour dénoncer les conditions d’accueil et d’enseignement dans les établissements du secondaire et connait depuis un certain succès :
👋 Bonjour @jmblanquer,
nous savons bien que vous n’avez jamais été élève ou enseignant dans une école, un collège ou un lycée publics🙄, mais pour info, ça ressemble à ça en terme de densité ⤵️
🙏 On peut avoir un vrai protocole maintenant ?#BalanceTonProtocole#rentree pic.twitter.com/bIqRM6vAKk
— Les Stylos Rouges (@stylos_les) November 2, 2020
Ouais tkt on protège les jeunes #bonlundi #balancetonprotocole pic.twitter.com/gywPCLXa7J
— Erwann_vql (@erwann_vql) November 2, 2020
Couloir d’un lycée ce matin à 10h (62) #BalanceTonProtocole pic.twitter.com/JE1jruhP7y
— SNES-FSU (@SNESFSU) November 3, 2020
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