Ce samedi 3 octobre 2020, à l’appel des organisations Alternatiba et ANV-Cop21, partout en France des centaines de militant·es ont marché sur les aéroports pour dénoncer la gabegie carbonée que représente l’aviation civile, à l’heure où ce secteur énergivore est relancé sans questionnement par le gouvernement.
A Montpellier, une centaine d’activistes du collectif “Changeons le système, pas le climat” (dont Alternatiba, ANV-Cop21, Extinction Rebellion et Greenpeace) se sont réuni·es devant la Chambre du Commerce et de l’Industrie dans l’Écusson avant de se rendre à pied et en tramway à l’aéroport Montpellier-Méditerranée. Sur son parvis, entouré·es de valises et bagages symbolisant les kilos de kérosène détaxé que représente chaque ticket dans l’aviation civile, et d’une banderole “Scène de crime climatique”, les activistes ont sensibilisé les usagers à cette question cruciale que sont les transports face à l’urgence climatique.
A Paris, les militant·es se sont introduit·es sur le tarmac de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Selon Action Climat Paris sur Facebook, une centaine aurait été placée en garde à vue, dont cinq journalistes présents pour couvrir l’action, des chiffres qui contrastent avec ceux annoncés par la presse, annonçant une quarantaine. A Bordeaux, sept militants d’ANV-Cop21 Gironde et XR Bordeaux ayant pénétré sur la piste principale de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, seront convoqués devant la justice en février prochain pour “entrave à la circulation d’un aéronef“…!
Leçon 2 : Préparez vos slogans et votre détermination !
Le terminal 4, c’est l’équivalent du trafic d’Orly ajouté à Roissy, Ensemble disons stop à ce projet climaticide et inutile! ✊ #AvionsATerre #NonauTerminal4 #NonauT4 pic.twitter.com/n44BiuRK04
— Action Climat Paris (@actionclimat75) October 3, 2020
Le secteur de l’aviation civile met en effet en exergue des problématiques globales quant au dérèglement climatique, entre pollution croissante et inégalités sociales. L’aviation représente en effet 7,3% de l’empreinte carbone des Français·es, quand le trafic aérien subit un doublement de son activité tous les quinze ans et qu’en France une quinzaine de projets de nouvelles infrastructures aéroportuaires sont en cours.
Un vol Montpellier – Paris émet en effet l’équivalent d’environ 85 kg de CO2 par passager ! Par contre le train qui met 3h30 de Montpellier Saint Roch à Paris- Gare de Lyon, émet en moyenne par passager autour de 1,9 kg de CO2, soit plus de 40 fois moins !
Les activistes réclament l’interdiction des vols intérieurs quand une alternative en train de moins de 5h existe, et la fin des extensions des infrastructures aéroportuaires. Voyager en avion est en effet 14 à 40 fois plus polluant qu’en train. Parallèlement, ce moyen de transport reflète une certaine situation d’inégalité sociale, quand la moitié des déplacements en avion est le fait de 2% des personnes alors que deux tiers des Français·es ne le prennent qu’une fois par an. Près d’une personne sur cinq en France n’a jamais pris l’avion, contre 80% ailleurs dans le monde, l’aviation civile s’inscrit donc comme un secteur de transport prisé des plus privilégiés.
C’est une profonde reconversion qu’il convient d’envisager, pour les organisations écologistes, “en étroite concertation avec les salarié·es“, en cessant tout subventionnement public sans contreparties sociales ou environnementales.
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