Lifestyle : Gilets jaunes, anti-pub, que faire de votre samedi 16 mai à Montpellier ?

Ce samedi 16 mai une courte embellie devrait chasser pour la journée le mauvais temps qui est venu quelque peu perturber ce déconfinement à Montpellier. La température devrait être de 22°C, le ciel légèrement voilé. MAJ : Bon en fait, cela semblait être une fakenews… on nous annonce des risques d’orage.

Si certains ont fini par se plaire dans l’immobilité du confinement, il n’en demeure pas moins que la pratique d’une activité physique régulière est nécessaire au maintien d’une bonne santé. Il en va d’ailleurs de même pour les pratiques militantes, idéales pour conserver un bon moral et rebooster son énergie !

Si certaines villes ont déjà vécu quelques rassemblements spontanés, comme à Nantes où une manifestation a rassemblé 400 personnes en soutien au CHU, la place de la Comédie et les abords des hôpitaux sont pour le moment restés calmes à Montpellier. Toutefois, il semblerait que la reprise des activités se produise dès ce week-end.

Le retour des Gilets jaunes et du mouvement social

C’est par le relais de la page Facebook Montpellier en résistance que la population est invitée à reprendre du service ce samedi à 14h. Les réseaux sociaux ne dissimulent en rien la colère qui parcourt le mouvement des Gilets jaunes depuis l’enchaînement 49-3, élections municipales, puis ce confinement désastreux, avec notamment le scandale des masques ou la polémique autour du Professeur Didier Raoult. Ils devraient donc se joindre nombreux à l’initiative et disposent de plus d’un stock conséquent de masques depuis bien avant cet épisode pandémique…

Depuis les épisodes de convergence qui ont pu se produire autour de la lutte contre la réforme des retraites, et notamment le dernier acte national à Montpellier, il n’est pas à douter que les rangs seront également composés d’acteurs du mouvement social et autres militants politiques, qui eux aussi trépignent dans l’écurie depuis deux mois.

Incompétence gouvernementale dans la préparation et gestion d’une pandémie, mise à profit de la situation pour la multiplication de mesures liberticides, autoritaires et cyber-sécuritaires ..
Innombrables sont les actualités mortifères et autoritaires de la politique libérale menée par l’État capitaliste en place, qui, dans un constant déni ne ressemble à plus rien d’autre qu’un état policier revendiquant son croissant despotisme.

Action anti-pub ouverte d’Extinction Rebellion

Les militants écologistes d’Extinction Rebellion ne sont pas en reste dans ce déconfinement. Après avoir mené avec succès une action de remplacement de pub par des affiches alertant sur l’urgence climatique, Extinction Rebellion a profité du confinement pour élaborer une action d’ampleur nationale ouverte à tous, intitulée “Pas de retour de la pub dans l’espace public“. La section locale montpelliéraine y participe et appelle tous ceux qui souhaiteraient y prendre part à s’inscrire via ce formulaire, afin de recevoir ensuite les détails par email.

Parmi les activités dont la crise a révélé la dispensabilité et le caractère nocif, la publicité entretient le système de surproduction responsable de l’anéantissement du monde vivant. Ce système aliénant nous est imposé dans l’espace public sans décision collective et démocratique. Ce sont aux habitants et habitantes d’un territoire de décider de l’usage qu’il est fait de l’espace public. Nous voulons choisir l’organisation de nos villes, de nos existences, de nos sociétés. Nous voulons libérer nos imaginaires.

Cette action aura lieu dans des dizaines de villes en France. A Montpellier, elle consistera à agir par petits groupes pour, recouvrir les panneaux publicitaires de blanc de Meudon, en enlever les affiches et les remplacer par les nôtres. Cette action est ouverte à toutes et tous et respectera les consignes sanitaires.

Pour ceux qui ne connaissent pas le blanc de Meudon, jetez un oeil par ici. L’action se déroulera ce samedi à partir de 9h et s’étalera sur toute la journée, elle sera donc concomitante avec la manifestation !

Lutter contre le retour à l’anormal

Cette épreuve de la pandémie, si elle a pu être douloureuse pour nombre d’entre nous, si nous ignorons quand elle cessera d’impacter nos existences, aura déjà eu de multiples mérites. Tout d’abord, celui de créer une pause économique et politique inédite, alors que le mouvement social tendait à s’effondrer face à un 49-3 attendu, après une mobilisation d’une ampleur et d’une continuité inattendue. Ce que nous venons de traverser aura probablement le mérite d’élargir conséquemment le mouvement social.

Car cette crise porte aussi celui d’avoir révélé publiquement à l’ensemble de la population, le vrai visage de l’ultralibéralisme, ses vrais objectifs, sa cruelle psychopathie, son inutilité globale à la société et sa nocivité pour l’humanité et la planète. Et à travers cela, l’incompétence tragique de nos gouvernants, le mensonge, la déresponsabilisation, les méthodes de culpabilisation, d’inversion accusatoire, la répression comme seul recours, et surtout leur peur. Leur peur de voir la population se réveiller et leur flanquer le coup de sabot qu’ils méritent, peur qui se traduit dans cet “état d’urgence” permanent, dans l’utilisation de la police comme d’un moyen de violence et de fichage, dans la modification continue de la Loi pour restreindre ou manipuler les libertés publiques.

La santé au final, c’est bien ce qui importe le plus. Quand on n’a plus la santé, tout le reste, tous les autres problèmes tendent à s’effacer, et le rapport au corps, au temps, à la mort, devient la norme quotidienne. La vie se déshabille du superflu. Tomber malade est un saut dans une réalité moléculaire, iconoclaste, qui se débarrasse des symboles existentiels de nos sociétés pour se concentrer sur la guérison.

Face à la maladie, les médecins, infirmiers et infirmières, le personnel soignant dans son ensemble, au delà de la technicité de la pratique médicale, jouent un rôle de vecteurs essentiels dans le lien quasi-mystique nécessaire entre le corps et l’esprit du patient, afin d’augmenter les chances de guérison. Même dans un système de santé de plus en plus essoré par les politiques menées, le soignant doit en quelque sorte sublimer sa position et agrémenter son action d’une aura de confiance. Il doit plonger et maintenir le patient dans cette réalité moléculaire, le mettre face à son mal pour le soigner efficacement.

Dans l’urgence d’une épidémie, au milieu de la pénurie de masques, du manque de respirateurs, de ces lits de réanimation insuffisants sacrifiés sur l’autel de l’ambulatoire, maintenir cette action solidaire, courageuse, ce don sacrificiel de sa personne au bénéfice de la santé d’autrui, a fait des personnels soignants de véritables héros aux yeux de la population. Ainsi de tous ceux également, qui ont permis de maintenir le minimum vital pendant le confinement : “les derniers de cordée/premiers de corvée”. Et par comparaison, de nos gouvernants, les véritables fautifs par leur cupidité vorace à démanteler notre système social collectif pour le livrer aux appétits des vautours du grand capital.

La crise du coronavirus aura donc permis de révéler qui sont les véritables piliers de notre société, et sans doute de faire comprendre que s’il y a naturellement des fautifs, ce sont contre les idées qu’ils portent qu’il nous faut faire front commun. Chaque être vivant est menacé individuellement par l’ultralibéralisme, en permanence. La réponse doit être individuelle comme collective, mais elle est nécessaire.

A vos masques, prêts… partez !

 







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