Ce mardi 7 janvier 2020 se tenait devant le tribunal de Narbonne le délibéré du procès des 31 personnes accusées d’avoir participé au saccage du péage autoroutier Narbonne-Sud dans la nuit du 1er au 2 décembre 2018, à l’aube du mouvement des Gilets jaunes. Le procès s’était tenu en décembre et avait duré dix jours, avant que son délibéré ne soit renvoyé.
Les locaux de Vinci Autoroute et de la gendarmerie sur place avaient été pillés et incendiés, pour un montant estimé à 10 millions d’euros par la société autoroutière. Aussi les prévenus étaient-ils poursuivis pour les chefs d’inculpation suivants : “violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique”, “destruction volontaire de biens”, “vols” et “recels”.
C’est la première action d’ampleur menée par les Gilets jaunes d’Occitanie qui passait aujourd’hui devant la justice. Les réquisitions du ministère public à l’encontre des prévenus étaient très lourdes, visant 27 prévenus pour de la prison ferme, et ont pour la plupart été confirmées par le tribunal. 21 personnes sur 31 ont été condamnées à de la prison ferme, certaines suites à des témoignages dénonciateurs d’autres personnes présentes sur les lieux. Ces peines ont été assorties pour deux d’entre elles d’un mandat de dépôt, et de deux maintiens en détention, ainsi que d’un mandat d’arrêt. Quatre personnes, potentiellement cinq, sont donc en prison suite à ce jugement. Une seule relaxe a été prononcée.
Ce jugement, qui s’appliquait donc sur une action collective que certains ont qualifié de politique, semble relativement sévère et tend à faire passer un message fort sur ce qu’ont été les premières semaines du mouvement Gilet jaune. D’autant plus qu’arrive très bientôt le procès de l’incendie du péage de Bessan, qui concerne lui aussi plusieurs dizaines de gilets jaunes.
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