Ce mardi 1er octobre 2019 se tenait au TGI de Montpellier le procès de Camille Halut, observatrice de la Ligue des Droits de l’Homme, poursuivie pour “entrave à la circulation“. Comme nous avons pu le relater à plusieurs reprises récemment, la jeune femme fait l’objet d’un harcèlement policier et judiciaire depuis de nombreux mois, au fil des missions d’observation qu’elle effectue sur le terrain du mouvement social.
Outre cette poursuite, Camille Halut a en effet été placée 24h en garde à vue lors du G7 à Biarritz cet été, ainsi que la semaine dernière à Montpellier lors de l’acte 45 des gilets jaunes. Pour cette dernière, elle est poursuivie par le procureur pour “rébellion, refus de signalétique et dissimulation du visage” lors d’une manifestation.
Alors que se tenait son procès ce matin, les réquisitions de la procureure de la République ont souligné la faiblesse d’une procédure que l’on ne peut que soupçonner d’être vouée à l’intimidation, la jeune femme ayant été placée en garde à vue consécutivement à ces faits. 150€ d’amende ont en effet été requis pour ces accusations d’entrave à la circulation, alors que la jeune femme couvrait le blocage de l’autoroute A709 au sud de Montpellier (voir notre reportage), à la réalisation duquel elle n’a aucunement participé.
Au cours de l’audience, les avocats de l’observatrice ont plaidé la relaxe, rappelant le statut protégé au regard du droit international des observateurs de la LDH. Ils ont aussi soulevé un défaut de procédure concernant l’enquête en flagrance menée sur la jeune femme, dont la durée aurait excédé le maximum légal et qui aurait du être prorogée. Jean-Jacques Gandini, vice-président de la LDH Montpellier, a quant à lui témoigné de la réalité des missions d’observations des pratiques policières, nécessaires à une juste information sur le fonctionnement de notre démocratie.
La Mule était présente sur les lieux des faits incriminés. Si l’identification de nos personnes avait été aussi aisée que celle de Camille Halut, portant chasuble et casque aux couleurs de la Ligue des Droits de l’Homme, aurions-nous fait l’objet d’un tel acharnement ? Rappelons que la jeune femme avait déjà auparavant fait l’objet d’insultes de la part d’un élément de la BAC, faits pour lesquels elle avait porté plainte auprès de l’IGPN. Cette démarche est-elle à l’origine des poursuites menées à son encontre ?
Le tribunal rendra son jugement ce jeudi 3 octobre.
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